Enjeu majeur dans les années à venir : les déplacés climatiques dans le monde, et notamment en Afrique. Cette semaine, le Global Centre for Climate Mobility a rendu son bilan et ses projections concernant les déplacements de populations en Afrique liés au changement climatique. Deux ans de travail – recherches et consultations – mené en coopération avec le Mixed migration centre et le Columbia university.
Le continent est particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique (montée des eaux, érosion des côtes, chaleurs extrêmes, épisodes de sécheresses) ce qui pousse déjà les populations à se déplacer. Les situations sont très diverses selon les régions du continent. « Malgré le constat actuel que la plupart des africains ne veulent pas se déplacer, nos projections pour le futur, la modélisation que nous avons fait indique que l’on va voir une augmentation des déplacements dus aux perturbations climatiques », explique Sarah Rosengaertner, conseillère principale au Global Centre for Climate Mobility.
« Cela pourrait toucher jusqu’à 113 millions de personnes, cela représente jusqu’à 5% de la population africaine en 2050 contre 1,5% de la population qui se déplace aujourd’hui à cause des facteurs climatiques. Nos projections n’ont pas modélisé la migration vers l’Europe mais ce qu’elles montrent c’est que les déplacements c’est plutôt au sein des pays. En fait plus de 90% des personnes se déplaceront au sein de leur propre pays. »
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Le Bangladesh interdit les plastiques à usage unique dans la majeure partie des Sundarbans
Cette mangrove, la plus vaste au monde, abrite des animaux rares, comme les tigres du Bengale et les dauphins de l’Irrawaddy. Mais, bouteilles, assiettes jetables et autres plastiques ont endommagé ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco et visité par quelques 200 000 touristes chaque année. Cette interdiction sur 6 500 km² de mangrove est saluée par les défenseurs de l’environnement. Car, petit rappel, les mangroves protègent les côtes de l’érosion et contribuent à lutter contre le changement climatique en capturant des millions de tonnes de CO2. D’autres menaces inquiètent toujours les écologistes. Ils dénoncent l’entrée en fonction l’an dernier d’une centrale au charbon à l’extrémité nord de la région.
Vers un GIEC des océans?
À Kingston en Jamaïque les négociations internationales autour d’un traité sur l’extraction minière des fonds marins doivent se terminer vendredi. Le plancher océanique regorge de nickel ou de cobalt essentiels à l’industrie des batteries électriques en plein boom. Pourtant on ne connaît presque rien encore de ces profondeurs des océans.
« Pour l’océan, on n’a pas encore compris l’importance de cette entité par rapport à la planète », souligne Françoise Gaill, biologiste marine, directrice de recherche au CNRS et vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat. « On connaît les 700 premiers mètres de la surface de l’océan, très bien, mais en dessous, pratiquement rien n’est connu. Et puis c’est un enjeu pour ce qu’on va faire comme usage de l’océan. Demain, on met des câbles sur les fonds, on va peut-être exploiter des ressources minières au fond. L’océan, on va peut-être augmenter l’espace qui va être dédié à l’aquaculture, à d’autres activités. On va peut-être avoir même des nouveaux territoires qui seraient en dehors des États à la surface de l’océan. Il y a toute une évolution de cet environnement qui n’est pas pris en compte comme un tout. Un système complexe dont il faut qu’on s’occupe, c’est un bien commun de l’humanité. Il faut qu’on s’en occupe et toute action politique doit s’appuyer sur une connaissance et une connaissance scientifique pour pouvoir. Être prise en connaissance de cause.»
C’est une des raisons pour laquelle la biologiste veut proposer lors de la prochaine conférence de l’ONU sur l’océan, en 2025, la 3ème du genre seulement (alors qu’il y a eu 27 COP climat), la création d’un GIEC des océans qui s’appellerait IPOS : International panel for ocean sustainability ou Groupe international pour un océan durable. Pour éclairer les décisions politiques à l’aune des connaissances scientifiques.
Des fourmis à l’œuvre
Le réchauffement climatique, la déforestation amplifient le risque de développement de zoonose – ce sont des maladies qui passent de l’animal à l’humain, tel que le covid – puisque des animaux normalement cantonnés à leurs habitats se retrouvent de plus en plus en contact avec l’homme, d’où l’intérêt de faire l’inventaire des virus qui circulent dans le monde animal. Pour faire face à la crainte d’émergence de nouvelles zoonoses, une approche originale dans ce travail a été développée : dans une forêt gabonaise, ils ont analysé les fourmis légionnaires car elles sont en contact avec énormément d’animaux et transportent également leurs virus. L’étude a recensé 157 genres viraux différents les légionnaires pourraient ainsi devenir nos meilleures alliées pour surveiller l’émergence précoce de nouvelles zoonoses.
De la présence des animaux pour la santé des écosystèmes
Les loutres de mer ont régulé le nombre d’oursins et ainsi permis le développement de forêts de kelp, des algues géantes qui absorbent le carbone et attirent des espèces marines telles que les morues, les saumons, les harengs… Non seulement, la pêche est meilleure, mais le bilan carbone s’en voit également diminué !