La cour d’assises des mineurs de l’Oise a condamné à 18 ans de réclusion criminelle l’ex-petit ami de Shaïna, pour l’assassinat de cette adolescente, poignardée et brûlée vive à 15 ans en 2019 à Creil, au nord de Paris. Le verdict a été prononcé tard dans la nuit de vendredi à samedi après une semaine de procès à huis clos.
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« Pourquoi ? Pourquoi ? », a réagi l’accusé, teint blême, barbe naissante et yeux sombres, à l’énoncé du verdict, avant d’affirmer une nouvelle fois son innocence. Dix-huit ans de prison, une peine -prononcée dans une ambiance lourde- inférieure aux réquisitions de l’avocat général qui avait réclamé trente ans de réclusion criminelle pour un crime, selon lui, « prémédité à chaque étape ». Les avocats du jeune homme, un lycéen sans casier judiciaire au moment des faits, avaient, eux, plaidé l’acquittement.
Selon l’enquête, Shaïna, décrite par sa mère comme « rigolote et souriante », était probablement enceinte de l’accusé au moment de son décès. Pour les parties civiles, c’est la crainte de décevoir ses parents et la transgression d’un interdit religieux autour de la sexualité qui aurait motivé le geste de l’ex-petit ami de l’adolescente. Ils assurent que l’expert psychiatre a pointé le manque d’empathie et le narcissisme du jeune homme. « Il était prêt à tout détruire pour sauver son image », a conclu l’avocat général ce vendredi. Un portrait démenti par la défense.
« Toutes les violences de genre »
Shaïna avait été victime en 2017 dans sa cité d’agressions sexuelles dont les images avaient été diffusées. Quatre autres jeunes ont été condamnés le 1er juin en appel pour ces faits à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis.
En deux ans, l’adolescente « a vécu toutes les violences de genre : un viol requalifié en agression sexuelle, des violences physiques et psychologiques, des insultes, des faits de harcèlement », face auxquelles la justice n’a « pas toujours été à la hauteur », a pointé après sa plaidoirie vendredi Me Zoé Royaux, porte-parole de la Fondation des femmes, partie civile.
Un ami de l’accusé a affirmé ne plus se souvenir d’avoir vu du sang sur ses vêtements au lendemain des faits. Et deux ex-codétenus, selon lesquels le jeune homme se serait vanté d’avoir tué pour ne pas endosser la paternité d’un « bâtard », ne se sont pas présentés.
En France, selon les chiffres officiels, une femme meurt tous les trois jours de la violence de son conjoint ou ex-conjoint.
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(avec AFP)