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Taïwan, archipel démocratique revendiqué par la Chine communiste, a annoncé hier, mardi 27 décembre, l’allongement de la durée de son service militaire. Initialement de quatre mois, il passera à un an dès 2023. La présidente taïwanaise a justifié la mesure par les menaces grandissantes d’invasion chinoise, et les Taïwanais soutiennent en majorité la réforme.
Avec notre correspondant à Taipei, Adrien Simorre
Dans le foyer de l’université nationale de Taïwan, tous les étudiants ont suivi avec attention les annonces de la présidente Tsai Ing-wen. Après leurs études, ces jeunes garçons devront faire leur service militaire, comme Kevin, étudiant en management : « Moi, je me sens Taïwanais, et pas Chinois. Si la Chine nous envahit, j’irais forcément me battre. Donc, j’espère pouvoir apprendre davantage sur le maniement des armes, comme ça je saurai me défendre et défendre mon pays. »
L’invasion russe en Ukraine a fait office d’électrochoc à Taïwan. Selon les derniers sondages, 65% de la population soutient la réforme du service militaire.
« Je pense qu’au-delà de la durée, la question centrale, c’est le contenu de la formation. Jusqu’à maintenant, tout le monde dit que le service militaire ne sert à rien, qu’on passe son temps à balayer les casernes et qu’on n’apprend rien. Le gouvernement a dit que le contenu allait être réformé. Je pense que c’est une très bonne chose », assure Alex, étudiant de 21 ans en anthropologie.
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« Nous n’avons que 3 millions de réservistes »
En effet, l’objectif affiché du gouvernement est avant tout de dissuader la Chine de passer à l’attaque. Comme toutes les jeunes femmes taïwanaises, Wendy, 19 ans, n’aura pas à faire son service militaire, contrairement à son petit frère de 17 ans.
« En face de nous, il y a 1,4 milliard d’habitants. À Taïwan, nous n’avons que 3 millions de réservistes. Même si nous nous préparons au mieux, ce ne sera pas suffisant. Je pense que si la guerre arrive, Taïwan devra avant tout compter sur le soutien extérieur », confie-t-elle.
Les États-Unis, principal partenaire de Taïwan, ont d’ailleurs salué la mesure. De son côté, la présidente taïwanaise a promis de s’assurer personnellement de l’efficacité de la mesure.
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