
Publié le : 06/09/2022 – 14:31
La rentrée scolaire, c’était donc ce lundi 5 septembre 2022 en RDC, mais tous les écoliers congolais n’ont pas pu reprendre le chemin de l’école. C’est notamment le cas dans le Rutshuru, territoire qui se trouve dans le Nord Kivu et où des combats entre l’armée et la rébellion du M23 ont occasionné d’importants déplacement de population, surtout depuis la prise Bunagana et d’autres localités environnantes en juin 2022. Des populations qui sont actuellement privées d’accès à l’école.
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Il y a une double problématique pour cette rentrée scolaire dans le Rutshuru. Premièrement, les écoles sont occupées par des familles déplacées venues des zones de combats ou sous le contrôle du M23. Elles se sont installées dans les écoles un peu avant la fin de l’année scolaire dernière et alors qu’elles espéraient pouvoir être de retour chez elles en septembre, ces familles sont toujours déplacées. Elles n’ont actuellement pas d’autre lieu où aller et donc occupent une partie des écoles.
Autre problème : dans certains établissements qui ne sont pas occupés, la rentrée a été perturbée par des enfants et des parents déplacés qui ont exigé de pouvoir reprendre eux-aussi le chemin des cours. Les classes n’ont donc pas pu avoir lieu et la situation n’avait pas encore évolué ce mardi matin, selon un responsable de la société civile.
Pas « d’activité scolaire » en zone M23
Il ajoute que cette situation concerne quasiment la totalité des établissements du Rutshuru centre et que la rentrée a été très timide dans le reste du territoire. L’administration du territoire, les autorités scolaires et une délégation de parents d’écoliers déplacés se sont réunis pour tenter de trouver une solution au problème.
Luc Albert Bakole Nyengeke, l’administrateur militaire du territoire de Rutshuru, explique désormais que la priorité et de leur trouver un autre logement temporaire : « Des ONG avaient construits des abris, mais avec l’afflux de réfugiés revenus de l’Ouganda, ces abris ont été attribués. On va de nouveau se réunir avec ses ONG pour trouver une solution. Nous priorité, c’est de scolariser les enfants du Rutshuru, mais aussi tous les enfants déplacés dans la zone. »
Dans les zones sous contrôle du M23, selon les informations données par Jean-Claude Mbabanze, président de la société civile de Rutshuru, « il n’y a pas eu d’activité scolaire ». Il n’y a quasiment plus d’enseignants sur place, certains établissements scolaires ont été endommagés lors des combats, et le responsable explique aussi que des parents ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’école par crainte des « enrôlement dans la rébellion ».