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[1/2]Une personne tient un papier qui dit « nous ne voulons plus de France », comme le démontrent les femmes nigériennes en frappant et en transportant des ustensiles de cuisine pour soutenir les putschistes devant le quartier général de l’armée française, à Niamey, Niger le 30 août 2023. REUTERS/Mahamadou Hamidou Acquérir des droits de licence
PARIS, 24 septembre (Reuters) – La France va retirer ses soldats du Niger à la suite du coup d’État de juillet dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a déclaré dimanche le président Emmanuel Macron, portant un coup dur à l’influence française et aux opérations anti-insurrectionnelles dans la région du Sahel.
Macron a déclaré que 1 500 soldats se retireraient d’ici la fin de l’année et que la France, ancienne puissance coloniale du Niger, refusait “d’être prise en otage par les putchistes”.
Le départ de la France, qui intervient après des semaines de pressions de la junte et de manifestations populaires, risque d’exacerber les inquiétudes occidentales quant à l’influence croissante de la Russie en Afrique. La force mercenaire russe Wagner est déjà présente au Mali, voisin du Niger.
Le président français a refusé de reconnaître la junte comme autorité légitime du Niger, mais a déclaré que Paris coordonnerait le retrait des troupes avec les putschistes.
“Nous consulterons les putschistes parce que nous voulons que les choses soient dans l’ordre”, a déclaré Macron dans une interview accordée aux chaînes de télévision françaises TF1 et France 2.
L’ambassadeur de France a également été retiré et reviendra dans le pays dans les prochaines heures, a ajouté Macron.
L’influence française sur ses anciennes colonies a diminué en Afrique de l’Ouest ces dernières années, au moment même où le vitriol populaire s’est accru. Ses forces ont été chassées du Mali et du Burkina Faso voisins depuis les coups d’État dans ces pays, réduisant ainsi son rôle dans la lutte à l’échelle régionale contre les insurrections islamistes meurtrières.
Jusqu’au coup d’État, le Niger était resté un partenaire clé en matière de sécurité de la France et des États-Unis, qui l’ont utilisé comme base pour combattre une insurrection islamiste dans la région du Sahel, en Afrique occidentale et centrale.
LA PRÉSENCE ÉLARGIE DE LA RUSSIE
La base militaire française à Niamey, la capitale du Niger, est devenue l’épicentre des manifestations anti-françaises depuis le coup d’État du 26 juillet.
Des groupes se sont régulièrement rassemblés dans la rue pour appeler au départ des troupes stationnées dans la capitale. Un samedi de ce mois, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées contre la France, égorgeant une chèvre vêtue aux couleurs françaises et portant des cercueils drapés de drapeaux français.
Les manifestants pro-putschistes à Niamey ont brandi des drapeaux russes, renforçant les craintes des pays occidentaux que le Niger puisse suivre l’exemple du Mali et remplacer ses troupes par des combattants de Wagner.
Avant sa mort dans un accident d’avion le mois dernier, le chef mercenaire russe Eugène Prigojine a parlé dans un clip sur les réseaux sociaux de sa volonté de rendre la Russie plus grande sur tous les continents et l’Afrique plus libre. L’avenir de Wagner est incertain depuis sa disparition.
Wagner est également actif en République centrafricaine et en Libye. Les pays occidentaux affirment qu’il est également présent au Soudan, tout en le niant. Le président russe Vladimir Poutine a appelé au retour à l’ordre constitutionnel au Niger.
Les centrales nucléaires françaises s’approvisionnent en uranium en petite quantité – moins de 10 % – au Niger, la société publique française Orano exploitant une mine dans le nord du Niger.
Macron a déclaré qu’il considérait toujours le président démocratiquement élu Mohammed Bazoum, actuellement retenu prisonnier par les putschistes, comme le dirigeant légitime du Niger et qu’il l’avait informé de sa décision.
Reportage de Sybille de la Hamaide, Richard Lough et Michel Rose ; Écrit par Richard Lough; Montage par Sharon Singleton et Bill Berkrot
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