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Quelle langue utilise-ton sur la toile? Où se trouvent la majorité des internautes? Quelles sont les populations les plus connectées? Qui de l’ordinateur ou du téléphone est l’outil essentiel de l’accès au numérique? Voici quelques unes des questions auxquelles un récent rapport de We Are Social et Meltwater essaie de répondre. Nous en présentons ici une synthèse, le document original en anglais étant accessible en fin d’article.
La population mondiale a dépassé les 8 milliards en novembre 2022. Un peu plus de 57% de la population vit dans des zones urbaines. C’est moins que les utilisateurs uniques de téléphone mobile – 68% de la population mondiale –, d’internautes – 64% – ou encore d’utilisateurs de médias sociaux – 60%. Le taux de croissance des utilisateurs de nouvelles technologies – entre 2% et 3% – est de loin supérieur à la croissance démographique – 0,8%. Le nombre brut d’utilisateurs d’internet a doublé depuis 2013.
Ces résultats globaux cachent de grandes disparités d’un pays à l’autre. Il est largement supérieur à 90% en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest, et à 95% en Europe de Nord, mais est inférieur au quart de la population en Afrique de l’Est. En termes de population globale, près d’un quart des utilisateurs d’internet se trouve en Asie de l’Est – le continent dans son entier représentant largement plus de la moitié des utilisateurs mondiaux.
Ces chiffres sont cependant trompeurs quand on sait que plus d’un milliard d’habitants dans la seule Asie du Sud, soit plus que sur l’ensemble du continent africain, restent à l’écart des réseaux. Plus d’un Indien sur deux et d’un Chinois sur quatre n’ont pas de connexion.
Le téléphone mobile loin devant l’ordinateur
Il n’y a pas de lien mécanique entre l’accès à l’électricité et l’accès à internet. En Afghanistan, par exemple, l’accès à l’électricité est généralisé quand moins de 20% de la population est connectée. Dans certains pays d’Afrique subsaharienne en revanche, il y a plus de personnes connectées que de personnes ayant accès à l’électricité. Citons encore le cas particulier de la Corée du Nord, où l’accès à internet est tout simplement bloqué pour la quasi-totalité de la population.
Le temps moyen passé sur internet, en revanche, est pratiquement stable depuis dix ans – il oscille entre six et sept heures par jour. Il est légèrement plus élevé chez les hommes que chez les femmes et tend à décroître avec l’âge, sur une population allant de 16 à 64 ans. Si parmi les personnes ayant un accès à internet, l’usage du téléphone est massif partout dans le monde – 92% –, celui de l’ordinateur est bien plus faible – autour des deux tiers – et révèle de grandes disparités, par exemple entre la plupart des pays d’Europe – souvent plus des trois quarts – et les pays d’Afrique subsaharienne – un internaute nigérian sur quatre, par exemple.
Dans le monde entier, alors que l’usage d’internet par téléphone mobile représentait à peine un peu plus d’un quart des connexions en 2013, il est majoritaire aujourd’hui. Cette tendance est moins marquée dans la plupart des pays riches. Les disparités dans la rapidité de connexion sur téléphone mobile sont très sensibles entre d’une part les pays occidentaux, du Proche-Orient et de l’Asie du Sud-Est – Chine, Corée du Sud, parmi les plus élevées du monde – et d’autre part ceux de l’Afrique subsaharienne, de l’Inde ou de l’Indonésie.
Cinq pour cent de la population mondiale sans aucune couverture mobile
Un constat semblable peut être fait pour les connexions fixes, avec quelques surprises : la connexion moyenne en Grèce est d’une rapidité inférieure à celle de l’Inde et la plus rapide au monde, devant la Chine, se trouve au Chili. Ainsi, dans ce dernier pays, si une connexion fixe est huit fois plus rapide qu’une connexion mobile, il est en revanche quatre fois plus aisé de surfer sur son téléphone que sur un ordinateur au Liban.
Il reste que 30% des plus de 18 ans dans le monde n’avaient pas eu d’accès à internet, selon des chiffres de fin 2021 et que si le prix moyen du flux a considérablement baissé dans les pays les plus pauvres, une part notamment de l’Afrique subsaharienne reste confrontée aux coûts trop élevés des nouvelles technologies. Pour 5% de la population mondiale enfin, soit 400 millions de personnes, l’environnement immédiat ne dispose d’aucune couverture mobile. Les populations concernées sont souvent pauvres et rurales.
On a beaucoup prédit, craint ou souhaité, suivant les cas, de changements d’habitude massifs et irréversibles générés par la pandémie. La plupart de ces changements n’ont en fait été que passagers, mais on constate tout de même une nette augmentation des achats en ligne – un achat sur six désormais à l’échelle de la planète – notamment pour les produits de grande consommation. Le grand bénéficiaire de cette crise concerne les dépenses publicitaires qui s’orientent désormais pour les trois-quarts vers le numérique.
L’anglais domine la Toile
Plus de la moitié des sites sont en anglais, le français arrivant en quatrième place après le russe et l’espagnol avec une part inférieure à 4%. Avec un nombre de locuteurs légèrement supérieur à l’échelle mondiale, le chinois n’est présent que sur moins de 2% des sites. À moindre échelle, l’arabe est, elle aussi, une langue largement parlée et largement sous-représentée sur la Toile.
Tous les esprits sont tournés aujourd’hui vers les outils d’intelligence artificielle (IA) créative, dont les performances croissent à une vitesse très rapide et interrogent autant sur leurs applications nouvelles que sur les abus qu’elles peuvent générer. La multiplication des informations erronées à l’œuvre depuis plusieurs années connaît déjà une accélération fulgurante, notamment grâce à la création extrêmement facilitée d’images de synthèse de plus en plus convaincantes.
Un peu plus de la moitié des usagers seulement se disent concernés par l’exactitude des informations trouvées sur la Toile. Cette proportion est beaucoup plus faible dans la plupart des pays d’Europe, avec de grosses disparités toutefois – 70% des Portugais, mais moins d’un tiers des Autrichiens. À l’échelle mondiale, cette préoccupation est plus présente chez les femmes, l’écart tendant à se réduire puis à s’inverser avec l’âge.
Le rapport intégral en anglais.