ROME, 27 mars (Reuters) – La Commission européenne a gelé une tranche impayée de 19 milliards d’euros (20,50 milliards de dollars) de fonds post-pandémie pour l’Italie, demandant des éclaircissements sur les efforts de Rome pour atteindre les “objectifs et jalons” nécessaires pour débloquer le argent.
L’Italie et la Commission “ont convenu de prolonger d’un mois la phase d’évaluation pour permettre aux services de la Commission d’achever ses activités de vérification technique”, a déclaré lundi le bureau du Premier ministre italien Giorgia Meloni.
La tranche de 19 milliards d’euros est liée aux 55 objectifs et étapes du plan de relance pandémique italien qui devaient être atteints au cours du second semestre de l’année dernière. Le feu vert de Bruxelles était initialement attendu fin février.
Le délai supplémentaire signifie que l’Italie a maintenant jusqu’à fin avril pour persuader Bruxelles de débloquer les fonds, a déclaré une source gouvernementale à Reuters.
Jusqu’à présent, Rome a obtenu près de 67 milliards d’euros sur les quelque 200 milliards qu’elle devrait recevoir jusqu’en 2026, en fonction de la réalisation des prescriptions politiques de Bruxelles.
Trois mesures du plan de relance qui ont été approuvées par le prédécesseur de Meloni, Mario Draghi, “sont soumises à une évaluation plus approfondie”, indique le communiqué, mentionnant notamment une réforme des licences commerciales pour la gestion des ports du pays.
La Commission propose de limiter la durée maximale de ces concessions, indique le communiqué du gouvernement italien.
L’Italie est le plus grand bénéficiaire du Fonds de relance post-COVID de l’UE, et atteindre les objectifs convenus avec Bruxelles est l’un des principaux défis pour le gouvernement de droite de Meloni qui a pris ses fonctions en octobre.
Rome est éligible à 34 milliards d’euros supplémentaires en 2023, répartis en deux tranches, à condition qu’elle puisse atteindre les 96 objectifs fixés pour cette année.
Pour gagner en flexibilité, le ministre des Affaires européennes, Raffaele Fitto, a déclaré que le gouvernement était en pourparlers avec Bruxelles pour remplacer certains projets de son plan de relance initial, qu’il réalise maintenant qu’il ne pourra pas achever d’ici 2026.
Ceux-ci seraient remplacés par des programmes moins ambitieux pouvant être achevés à temps, tandis que les programmes originaux pourraient être financés par des fonds distincts de l’Union européenne pouvant être dépensés jusqu’en 2029.
L’Italie est également en retard dans l’utilisation effective des fonds qu’elle a reçus.
Le calendrier initial fixé en 2021 prévoyait d’en dépenser plus de 40 milliards d’euros d’ici 2022, mais cet objectif a été revu à la baisse à plusieurs reprises et a été fixé dernièrement à environ 20 milliards d’euros.
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