
Le gouvernement de la RDC a rétorqué à une nouvelle logorrhée du président rwandais Paul Kagame, tenue lors d’un dîner annuel avec le corps diplomatique accrédité dans son pays, le Rwanda.
Dans sa diatribe, Kagame s’en est pris à son homologue congolais, Félix Tshisekedi, lui attribuant la réputation de ne pas respecter les accords signés.
« Il [Tshisekedi] a déshonoré des dizaines d’accords qu’il a conclus avec d’autres personnes. Et vous pensez qu’il va honorer quoi que ce soit à votre sujet ? Ceci inclut ce qui s’est passé à Bujumbura. Nous avons discuté en présence des Chefs d’États, il [Tshisekedi] était là. Nous avons sorti un communiqué pour expliquer la teneur de nos discussions, mais le lendemain un communiqué contraire à celui de Bujumbura a été lu à Kinshasa », a dit Kagame.
Réponse du berger à la bergère, le gouvernement congolais dit ne pas être surpris par les propos du président rwandais, Paul Kagame. Selon son porte-parole, Patrick Muyaya qui a tenu un briefing devant la presse dans la soirée du jeudi 09 février, les propos de Kagame, c’est du classique.
Patrick Muyaya a soutenu que les propos du rwandais Kagame ont pour objectif de justifier les massacres qu’il est entrain de commettre en République Démocratique du Congo à travers les M23, supplétifs de l’armée rwandaise (RDF).
« Le président Kagame, il est coutumier aujourd’hui dans ses prises de parole, il essaie de justifier les massacres qu’il est entrain de commettre en République Démocratique du Congo sous couvert du M23, d’ailleurs il n’y a même plus de couverture, car c’est l’armée rwandaise qui opère. En ce qui concerne ses propos, c’est du classique », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement congolais.
Maintenir l’instabilité pour continuer le pillage
Kinshasa affirme que les multiples sorties médiatiques de Kagame avec les noms de la RDC et ses autorités visent à justifier son agenda caché dont le but est de maintenir l’Est de la RDC dans l’instabilité pour lui permettre de continuer le pillage.
« Pour lui, avec une réthorique mensongère pour dire s’il y’a un génocide en cours en RDC … si, il y en a un ces derniers mois; on peut parler de Kishishe, il y’a encore un rapport du Human Right watch ou du Bureau conjoint des nations unies au droit de l’homme qui l’atteste de manière claire. Tous les propos qu’il tient c’est pour essayer de justifier son agenda caché qui vise de maintenir l’est de la RDC dans l’instabilité pour lui permettre de continuer le pillage. Les problèmes dans l’Est de la RDC sont les problèmes qui sont connus et les solutions sur papier sont connues, il faut au président Kagame de comprendre que le temps de la violence est révolue et que maintenant le temps de la paix est arrivé », a martelé Patrick Muyaya.
Dans la foulée, Paul Kagame a été enjoint à assumer ses responsabilités notamment celle de cesser tout soutient aux groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
« Il vaut mieux pour lui qu’il arrête tous ses faux-fuyants et qu’il souscrive à sa responsabilité qui celle de cesser de soutenir le M23. Tous les pays de la communauté internationale le lui ont déjà signifié. Pour le reste, ce sont des agitations qui, malheureusement lui permette de penser pouvoir continuer à se dérober des responsabilités qui sont les siennes dans les massacres en cours en RDC », a-t-il renchéri.
Kinshasa et Kigali sont à couteaux tirés depuis la reprise des armes par le mouvement terroriste du M23. Le gouvernement congolais accuse Kigali d’avoir exhumé le mouvement d’origine Tutsi qui cependant, avait été défait par les forces armées de la RDC.
Le Président de la République Démocratique du Congo a, lors d’un sommet économique à Davos en Suisse, qualifié Paul Kagame du principal problème de l’insécurité dans la Région des Grands Lacs.
Carmel NDEO

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