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Toujours pas d’accord technique entre le Pakistan et le Fonds monétaire international au moment du départ de la délégation de l’institution. Les négociations portent sur la reprise des versements par le FMI d’un prêt échelonné de 6,5 milliards de dollars. « Portent », au présent, car le dialogue n’est pas rompu. Les discussions vont se poursuivre à distance.
Des progrès qualifiés de « considérables » par le FMI. Progrès sur les mesures politiques à prendre pour corriger les déséquilibres internes et externes.
De son côté, l’exécutif pakistanais assure que les discussions se « sont conclues avec succès » et que l’ébauche d’un protocole d’accord a été remis au gouvernement.
Ces dernières semaines, Islamabad avait commencé à céder face à certaines exigences du FMI. Pour le décaissement de 1,2 milliard de dollars, l’institution de Washington a demandé une amélioration du recouvrement de l’impôt, la fin d’exonérations de taxes à l’export, et de nouvelles hausses du coût de l’énergie.
Des conditions qui, aux yeux du Premier ministre pakistanais, « dépassaient l’imagination ». Malgré tout, le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle hausse de 4% du prix de l’essence et une augmentation des taxes.
Concession supplémentaire après avoir déjà augmenté le prix de l’essence en janvier et renoncé à ses interventions sur le marché des changes. Décision politique délicate alors que les élections générales pointent à l’horizon et que l’inflation a déjà dépassé 27 % sur un an.
Mais le Pakistan est acculé. Ses réserves de changes sont passées en dessous des 3 milliards de dollars. Islamabad a de quoi couvrir moins de trois semaines d’imports essentiels.
Au-delà du versement de la tranche d’aide attendue par Islamabad, un accord avec le FMI lui ouvrirait d’autres portes. Cela permettrait au Pakistan d’obtenir une aide supplémentaire de pays du Golfe ou de la Chine, voire d’autres prêteurs multilatéraux, à l’instar de la Banque mondiale.