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En Turquie, après le séisme qui a fait, selon un bilan encore provisoire, 9 500 morts, l’aide internationale s’organise. La France y envoie une centaine de secouristes. Parmi eux, le Groupe de secours catastrophe français (GSCF) composé d’une dizaine de pompiers volontaires, arrivés par un avion affrété sur l’épicentre très tôt mardi matin 7 février. Il y a quelques heures seulement, cette équipe de secours a réussi à sortir quelqu’un vivant des décombres. Témoignage sur place de Thierry Velu, pompier et directeur du GSCF.
Thierry Velu : On a réussi à localiser une personne qui était coincée entre son canapé et un mur, et on a mis trois heures à la sortir des décombres. C’est un monsieur d’environ cinquante ans qui a malheureusement perdu sa femme étant donné qu’on a dû dégager sa femme avant de le sortir.
RFI : Dans quel état de santé était-il quand vous l’avez sorti ?
Actuellement, son état de santé est plutôt bon par rapport à ce qu’il a vécu. Il a malheureusement deux jambes cassées, un bras cassé. Mais sinon, au niveau vital, il va s’en sortir et c’est le principal.
Et comment s’est déroulée cette opération ? Vous nous avez dit qu’elle avait duré plus de trois heures ?
C’est ça, exactement ça. On a mis trois heures à le dégager parce qu’actuellement on a énormément de répliques, et on devait faire attention en déblayant, afin que les débris de pierre, le plafond, ne tombent pas sur lui ni sur les sauveteurs qui entrent dans les excavations.
Quel matériel avez-vous utilisé pour détecter sa présence ?
Le matériel qu’on utilise pour localiser les victimes est du matériel d’écoute, des capteurs, qui nous permettent de localiser très rapidement des personnes et de déterminer à quelques centimètres près où la victime pourrait se trouver.
Qu’est-ce que l’on ressent, quel sentiment vous a parcouru quand vous vous êtes rendu compte qu’il y avait quelqu’un de vivant sous les décombres et que vous avez réussi à le sortir de cet enfer ?
Le sentiment, c’est un sentiment de fierté, une lueur d’espoir pour les prochaines heures qui passent, parce qu’il faut savoir que les températures actuellement sont très, très basses, et on se dit que les chances sont un petit peu en train de s’amenuiser. C’est une course contre-la-montre donc on se dit qu’il y a encore de l’espoir. Et on va tout faire pour essayer de retrouver d’autres personnes.
Là où vous vous trouvez, à côté de l’épicentre, est-ce que vous êtes avec d’autres équipes de secours ?
On est uniquement avec les équipes turques, mais là où on se trouve, on était la seule équipe internationale sur les lieux.
Et comment est-ce que vous vous répartissez la tâche avec les Turcs ? Est-ce que ce sont eux qui vous ont défini une zone ? Est-ce que ce sont des familles qui vous ont appelé pour venir fouiller des décombres ? Comment ça se passe ?
Actuellement, les équipes turques qui sont avec nous ne disposent pas du matériel que nous avons, le matériel d’écoute. Donc elles nous demandent d’intervenir avec eux et on travaille en collaboration. Et elles nous amènent dans les endroits où elles pensent qu’il y a encore des victimes sous les décombres.
Pour aller plus loin :
Pour aider les pompiers du GSCF et les survivants turcs, rendez-vous sur le site du Groupe de secours catastrophe français.