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Alors que les secouristes poursuivent leurs efforts pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres, les Turcs manifestent leur solidarité à travers tout le pays. De longues queues se sont formées devant les centres de don de sang. Reportage dans le quartier de Pendik, à Istanbul.
Avec nos envoyés spéciaux à Istanbul, Guilhem Delteil et Jad El Khoury
Il neige à gros flocons, les températures avoisinent zéro degré. Mais malgré tout, les Istanbuliotes se pressent devant ce centre de don de sang. Et beaucoup, à l’instar d’Islam Uildiz, un jeune chef d’entreprise, aimeraient faire plus encore.
« Je me suis porté volontaire pour aller dans les zones sinistrées, raconte-t-il. Mais beaucoup de volontaires attendent actuellement dans les aéroports. Donc, ils m’ont envoyé un message me demandant de rester chez moi ; ils m’appelleront si besoin. Mais je n’arrive pas à dormir la nuit. Je dois faire quelque chose. »
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Plusieurs disent venir donner leur sang pour la première fois. Des Turcs, mais aussi des étrangers. L’ampleur de la tragédie a suscité un élan de solidarité parmi tous les résidents. « Je vis dans ce pays depuis douze ans. J’ai étudié ici, je vis ici, je travaille ici. Ce pays m’a tout donné, je veux lui donner quelque chose en retour. Je peux attendre toute la journée : ce n’est pas un problème », témoigne Moustafa Al Najar, un réfugié syrien.
Un élan inédit
L’élan est tel que les capacités de traitement de ces unités de sang sont saturées, explique Orhan Ozturk, un bénévole au Croissant-Rouge : « Hier, nous avons eu jusqu’à 350 personnes dans la queue. Nous avons ouvert à 10h du matin et fermé à 22h le soir. Douze heures ! Mais nous avons tout de même dû renvoyer beaucoup de gens chez eux, car les laboratoires ont une capacité de traitement limitée et si nous faisons plus de prélèvements, ils seront perdus. »
Aujourd’hui, le système tourne à plein alors qu’il y a dix jours, le Croissant-Rouge alertait sur des stocks de sang bas.