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Au procès du massacre du stade de Conakry, ce lundi 30 janvier, Blaise Goumou comparaissait pour la deuxième fois. Le gendarme faisait partie, à l’époque des faits, des services spéciaux dirigés par Moussa Tiegboro Camara. Il est accusé d’avoir participé à la répression sanglante du meeting de l’opposition, organisé le 28 septembre 2009, qui a fait plus de 150 morts et plus d’une centaine de femmes violées.
Avec notre correspondant à Conakry, Matthias Raynal
Le jour du massacre, Blaise Goumou était au stade, mais il affirme n’avoir vu aucun manifestant perdre la vie : « On est restés au stade jusqu’au moment où les bérets rouges sont venus »
L’avocat des parties civiles intervient : « Une partie civile, au nom de Oumou Bary, a déclaré ceci : Avant de nous laisser continuer, le ministre Tiegboro a dit ceci : vous voulez accéder au stade. Allez-y, mais vous allez en tirer les conséquences. »
Dans son costume-cravate, le gendarme Blaise Goumou fait face à la Cour toute la journée. Interrogé tour à tour par le ministère public puis les avocats des parties civiles, il maintient sa version des faits.
« En entonnant l’hymne national, la troupe de Tiegboro est venue en tirant à balles réelles. Ils ont abattu deux hommes qui ont été embarqués, par les gendarmes, dans un camion. Qu’est-ce que vous en dites, monsieur Blaise Goumou ? », poursuit l’avocat des parties civiles.
« Ça, c’est une incertitude. Moi, je n’étais pas là-bas. […] La responsabilité pénale est personnelle. Si on dit « les éléments de Tiegboro », moi, je ne me nomme pas « éléments de Tiegboro », a-t-il répondu.
Interrompue peu après 17 heures 30, l’audition de Blaise Goumou doit reprendre ce mardi matin.
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