
La République démocratique du Congo (RDC) est parmi les pays en Afrique ayant le taux de natalité le plus élevé (119/1000 naissances) chez les adolescents.
Selon le directeur du Programme national de la santé des adolescents, Fidèle Mbadu, 22% des adolescents ont déjà eu leur rapport sexuel.
Il a fait savoir que d’après une étude menée par l’école de santé publique, 60% des jeunes utilisent le préservatif. Les efforts d’éducation des risques liés à la sexualité et l’utilisation des méthodes contraceptives en démontrent que les jeunes et adolescent utilisent ces méthodes pour éviter non seulement les grossesses non-désirées mais également les infections sexuellement transmissibles dont le VIH. Il faut savoir que la santé sexuelle est un droit parmi les droits humains et l’utilisation des méthodes contraceptives renforce les droits des populations à choisir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir et à déterminer l’espacement des naissances.
L’adolescence est une période de développement pendant laquelle les enfants dépendants deviennent des adultes indépendants. Cette période commence habituellement à environ 10 ans et dure jusqu’à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine. Les jeunes utilisent de plus en plus les méthodes contraceptives parce que conscients que le rapport sexuel a des conséquences (grossesses non-désirées, IST, VIH/SIDA) ; alors, il serait intéressant d’utiliser une méthode pour une sexualité responsable et sécuritaire.
Marina (nom d’emprunt), une jeune âgée de 20 ans habitant dans la commune de Lingwala, affirme utiliser une méthode contraceptive naturelle : « le collier du cycle ».
« Je n’aime pas utiliser le préservatif féminin, ou encore prendre les pilules. Mais, avec le collier du cycle, je sais calculer mes périodes à l’aide des perles pour éviter la grossesse. Ceci fait que j’aie une sexualité responsable », confie-t-elle.
Anita, une jeune de 19 ans, résidant dans la commune de Selembao a, pour sa part, souligné qu’elle est déjà mère d’une petite fille âgée de 3 ans. « Je ne souhaite pas avoir encore un autre enfant alors que je dois reprendre mes études. C’est ainsi que j’ai opté pour une méthode contraceptive pour une sexualité responsable et sécuritaire ».
Une autre jeune fille de la commune de la N’Sele, qui a requis l’anonymat, soutient : « J’ai deux enfants issus de différents pères. C’est pourquoi j’utilise les méthodes contraceptives pour éviter encore une autre grossesse non désirée ».
Quant à Frédéric, âgé de 23 ans, la méthode que lui utilise est le préservatif. « Je suis encore étudiant et je n’aimerai pas me retrouver parent avant. Etant donné que le besoin sexuel est un besoin physique, donc je dois me protéger ».
Pour certaines jeunes, ces méthodes contraceptives provoquent des perturbations des cycles menstruels ; augmentent d’une façon exagérée la quantité d’écoulement des règles.
Pourquoi parler de la contraception aux jeunes et adolescents ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit les méthodes contraceptives comme étant l’utilisation de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter. La contraception a été pensée principalement pour aider les couples mariés à espacer les naissances de leurs enfants. Mais aussi les célibataires, de même que les personnes jouissant de leur liberté sexuelle et en âge de procréer, de s’engager, de manière volontaire, pour des naissances désirables.
Pour Dr Jeanet Masolo, médecin directeur du centre de santé Libota dans la commune de Kintambo, il est important de parler clairement aux adolescents de la transformation de leur corps pour les relations sexuelles. Les adolescents qui se posent des questions sur les relations sexuelles et la conception et qui n’ont pas de réponse peuvent se fier à leurs entourages.
Aussi, a-t-elle ajouté, la contraception peut également atténuer les crampes menstruelles, les menstruations abondantes et l’acné chez la jeune fille adolescente.
Se référant au Baromètre 2022 de la SADC dans son chapitre 3 sur les droits à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents, les attitudes et les structures rendent l’enseignement difficile sur la sexualité et l’ESC.
Par exemple, certains traditionalistes du pays désapprouvent toujours l’utilisation des préservatifs comme méthode de contraception.
La RDC a l’un des taux de fécondité des adolescentes les plus élevés.
Par ailleurs, le Directeur du Programme national de la santé des adolescents(PNSA), Fidèle Mbadu a fait savoir que l’adolescence est une période où certains jeunes commencent leur vie sexuelle. C’est aussi à cet âge que garçons et filles auront à réfléchir aux moyens de contraception à utiliser. Une relation sexuelle où il y a absence ou utilisation inadéquate de la contraception peut entraîner une grossesse non-désirée. D’où il faut leur donner de l’information.
Son programme a pour mission de contribuer à l’amélioration de la santé des adolescents et jeunes, en prenant le groupe de 10 personnes âgées de 24 ans et qui représente 32% de la population congolaise.
Concernant l’offre de la jeunesse, le programme travaille avec les différents groupes d’âges : 10-14 ans ; 14-19 ans et 20-24 ans. A chaque groupe ses besoins et ses problèmes.
Les adolescents ont des problèmes divers et variés. Mais, le ¾ de leur problème a de lien avec la santé sexuelle et reproductive. L’âge moyen de l’expérience sexuelle est de 17 ans.
A cet effet, le directeur du PNSA a insisté sur l’information.
« Il faut donner l’information aux jeunes mais beaucoup de formations sur l’éducation sexuelle, les compétences de vie courante et la clarification de valeurs et la transformation des attitudes ; là, les filles auront déjà beaucoup d’arguments pour se protéger vis-à-vis de la sollicitation des garçons. Enfin, ils offrent la contraception »,a-t-il conclu.