
Le ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants, Gilbert Kabanda a lors de la présentation mardi 27 décembre, du document de la politique de défense du pays, évoqué l’urgence de renforcer l’effectif des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Le patron de la Défense a indiqué que l’effectif actuel de l’armée étant de 150 mille hommes actifs, est devenu insuffisant pour sécuriser une population en croissance démographique exponentielle. Il estime que cet effectif doit « rapidement » atteindre 500 mille hommes.
« L’effectif de l’armée est réputé aujourd’hui être de 150 mille hommes. C’est insuffisant pour 100 millions d’habitants Je donne un exemple, les États-Unis ont à peu près 350-400 millions d’habitants, ils ont une armée d’à peu près d’1 million 400 mille hommes, des actifs pas de réservistes. La Chine en a près de trois millions », a-t-il argué.
« Nous avec 100 millions d’habitants, je pense que nous devrions très rapidement atteindre 500 mille hommes », a martelé Gilbert Kabanda.
Récemment près 10 200 jeunes se sont enrôlés dans l’armée à la suite de l’appel à la mobilisation générale de la population congolaise pour mettre en déroute l’agression du pays par le Rwanda lancé par le Chef de l’Etat, lors de son message à la Nation le mois dernier.
Le Projet de politique de défense nationale a été adopté lors de la réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 9 septembre 2022.
Ce document reprend les grandes options et principes politiques, stratégiques et militaires en vue d’assurer la Défense de la RDC. Il établit aussi le pilier majeur sur lesquels sera définit et bâtit le tronc organisationnel et fonctionnel des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
Selon le gouvernement, la mise en œuvre de la politique de défense devra se faire dans un cadre logique de six fonctions stratégiques classiques à savoir : la connaissance, la prévention, l’anticipation, la dissuasion, la protection et l’intervention. Des passerelles fonctionnelles permanentes, formelles devront être établies entre la défense militaire et la défense civile en vue d’une défense globale performante.
A ce sens, Gilbert Kabanda a présenté en complément, les objectifs de cette politique de défense nationale qui se base sur 6 piliers majeurs. Ces piliers sont entre autres, les dissuasions externe et interne, la sécurisation de sites miniers et installations stratégiques, l’option logistique et administrative dont l’instauration d’un curriculum scolaire de l’école des cadets, la production des biens et services par l’industrie de défense, mais également le service militaire obligatoire pour les finalistes d’écoles secondaires.
Il faut dire que l’adoption du Projet de politique de défense nationale est intervenue après l’adoption de la loi sur la programmation militaire 2022-2025.
Qu’est-ce que la la loi de programmation militaire?
La loi de programmation militaire est une loi financière pluriannuelle qui fixe les échéances des crédits de paiement relatifs aux dépenses d’équipement et de développement des forces armées congolaises. Dans le même ordre d’idées, cette loi définit la tranche du budget réservée au développement et à l’équipement des FARDC. Elle détermine aussi les séquences et le rythme des opérations ou des achats à effectuer pour atteindre les objectifs précis des forces de défense.
Le projet de Loi portant Programmation militaire 2022-2025 a été adopté en conseil des ministres en mai dernier. D’après le gouvernement congolais qui estime qu’il s’agit d’un atout pour faire face à l’insécurité et aux menaces émergentes multiformes, ce projet de loi permettra à l’armée de développer ses capacités opérationnelles et de marquer un tournant notamment dans la prise en charge des besoins de l’armée.
Le Projet de Loi portant Programmation militaire 2022-2025 repose sur six programmes. Il s’agit notamment de :
- La rationalisation de la gestion des ressources humaines
- La formation et l’entrainement des militaires
- L’équipement militaire
- Les infrastructures militaires
- Les opérations militaires
- La production militaire.
Son entrée en vigueur marquera, d’après le gouvernement, un tournant dans la prise en charge des besoins de l’armée congolaise afin de lui permettre de répondre adéquatement aux enjeux du moment et ainsi d’atteindre les objectifs fixés par le Plan de la réforme de l’Armée amorcé depuis 2009.
Carmel NDEO

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