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Un mois seulement après les élections au Népal, le communiste Pushpa Kamal Dahal a renversé la majorité pour redevenir Premier Ministre. Ancien rebelle maoiste, c’est la troisième fois qu’il occupe ce poste. Il a tenu, dès sa prise de fonction ce lundi 26 décembre, à rassurer l’Inde inquiète de sa proximité avec la Chine.
Avec notre correspondant régional, Côme Bastin
C’est en s’alliant avec d’autres partis de gauche que Pushpa Kamal Dahal, surnommé Prashandra, a brisé la coalition du parti du Congrès Népalais, fraîchement formée en novembre. Ce coup politique ajoute à l’instabilité du Népal, mais s’inscrit dans le cadre constitutionnel.
Les États-Unis ont d’ailleurs vanté ce lundi la démocratie du Népal. L’Inde a également félicité le nouveau premier ministre, bien qu’elle se soit opposée à son gouvernement dans le passé et redoute sa proximité avec la Chine. « Je ne suis pas contre l’Inde et j’oublierai les vieux différends », a tenu à rassurer Prashandra, « le terrible » en népalais, une référence à son passage par la lutte armée maoiste.
Des défis immenses pour le Népal
Hari Bansh Jha, directeur du centre d’études économiques du Népal, veut croire à une nouvelle page. « Il a changé et connaît mieux le pays. En 2017 déjà, il s’est engagé en termes de gouvernance auprès des États-Unis tout en signant des contrats avec la Chine. De la même manière, on peut espérer qu’il rééquilibre ses positions entre la Chine et l’Inde. Il faudra faire preuve de moins d’agressivité envers New Delhi sur la question des rivières transfrontalières », estime-t-il.
Les défis sont immenses pour le nouveau leader de l’État himalayen. La croissance du Népal marque le pas et la population fait face à une inflation supérieure à 8% et un chômage record. D’autant que, comme son élection surprise vient de le prouver, le pouvoir vacille facilement sous le toit du monde.
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