

Kinshasa, 14 novembre 2022(ACP).- Les attaques du M23, appuyé par le Rwanda, à Rutshuru ont provoqué le déplacement de 234.488 personnes, depuis les zones de combat, vers des zones considérées comme sécurisées, jusqu’à ce jour, a appris lundi l’ACP de « la Matrice de suivi des déplacements » (DTM). « Dans le territoire de Rutshuru, les attaques du groupe rebelle M23 ont provoqué le déplacement de 234.488 personnes (40 027 ménages) depuis les zones de combat (groupements de Jomba, Bweza et Kisigari) vers des zones considérées comme sécurisées, dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Lubero, notamment les zones de santé de Nyiragongo, Bambo, Kayna et Kibirizi », note le rapport de ce système de suivi des déplacements et de la mobilité des populations de l’Organisation mondiale des migrations (OIM), publié lundi 14 novembre 2022.
Accès difficile aux populations
Selon la source, la situation sécuritaire dans ce territoire reste volatile et affecte l’accès aux populations prises dans le conflit entre les insurgés et les Forces armées de la RDC (FARDC). « Des attaques contre les communautés ont lieu presque quotidiennement depuis la fin du mois d’octobre, avec un niveau de violence qui déplace les populations des communautés affectées en augmentant leur vulnérabilité », souligne la DTM. Les attaques fréquentes sur le territoire de Rutshuru ont accru la précarité de la situation humanitaire de milliers de personnes déplacées internes. Les partenaires humanitaires, gouvernementaux et les membres des communautés d’accueil fournissent une assistance dans les zones d’accueil, « mais elle est loin d’être suffisante pour répondre aux besoins du grand nombre des déplacés qui se sont installées dans des sites, des établissements informels, des communautés d’accueil, des maisons louées, des lieux de culte, des bâtiments publics et des postes frontières », ajoute-t-on. En conséquence, leur accès à la nourriture, à la santé, aux abris, à l’eau et à l’assainissement a été sévèrement réduit, d’où la nécessité d’une assistance urgente en matière de nutrition, d’abris, d’eau, d’hygiène et d’assainissement et de santé, y compris un soutien psychosocial. « D’autre part, la situation humanitaire est particulièrement précaire dans les zones contrôlées par le groupe rebelle M23, car de nombreuses personnes affectées dans ces zones n’ont pas encore reçu d’aide en raison du manque de ressources et surtout du manque d’accès physique », conclut le rapport.
Le maire militaire de Goma disponibilise deux sites pour les déplacés
Par ailleurs, une délégation d’humanitaires, conduite par le chef intérimaire de Sous Bureau UNHCR, Dr Pierre Tchom et le maire adjoint de Goma, le Commissaire Supérieur Principal, Faustin Kapend Kamand, a effectué le weekend une descente sur le terrain pour identifier un espace pouvant accueillir les déplacés internes fuyant la guerre imposée par l’armée rwandaise et ses supplétifs de M23. Deux quartiers ont été retenus, pour abriter deux nouveaux sites à savoir le quartier Lac Vert, dans la commune de Goma avec un terrain de 19 hectares, et le quartier Mugunga, dans la commune de Karisimbi avec un terrain d’un hectare et demi, signale-t-on. Ce choix est édicté, note-t-on, par la position desdits sites vis-à-vis du lac Kivu, pour éviter le problème de fourniture en eau, d’autant plus que l’OIM prévoit plus de 80.000 déplacés en progression vers Nyiragongo et Goma.
Assistance du gouvernement aux ménages
Le ministre national des Affaires sociales et Actions humanitaires, Modeste Mutinga, a remis symboliquement durant le mois en cours au gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Constant Ndima, une assistance humanitaire constituée des vivres et autres produits non alimentaires en faveur des déplacés de Rutshuru, qui ont trouvé refuge en territoire de Nyiragongo. Par la même occasion le ministre, accompagné d’une forte délégation gouvernementale et des élus du Nord-Kivu, a rendu une visite de compassion aux déplacés du site de Kanyarutchinya, à quelques 5 kilomètres de Goma. Auparavant, au moins quatre véhicules contenant des vivres et non vivres du gouvernement congolais ont été acheminés, en avril, à Rutshuru-centre. Cette assistance était destinée aux déplacés de Jomba qui avaient fui les affrontements entre le M23 et les FARDC. C’est à la suite d’une promesse du Premier ministre, Sama Lukonde, lors de son dernier séjour à Goma, au début avril. A l’époque, environ 14 000 ménages ont été identifiés dans au moins 8 sites situés dans divers milieux de refuge, sans parler de ceux réfugiés en Ouganda. ACP/
