
L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) dénonce l’absence de la justice distributive et estime que l’exécution du budget de janvier à septembre 2021 n’a pas été conforme à la loi des finances y afférente.
Dans un communiqué parvenu à POLITICO.CD ce mercredi 8 novembre, l’ODEP note que l’exécution de la loi des finances reste marquée par l’affaiblissement des institutions à caractère social.
De ce qui précède, il fait remarquer que « les dépenses de la santé, éducation, agriculture et infrastructures sont restées faiblement payées au cours de la période. 80% de décaissement concerne les rémunérations en lieu et place des investissements. Les institutions phare du pays sont trop gourmandes. La présidence de la République (211,6%), l’assemblée nationale (103%), le sénat (133%) et la primature (131%) ont vu leurs dépenses exploser en 9 mois ».
Ces dépenses en dépassement sont justifiées, poursuit la même source, par le recours à des mauvaises pratiques de gestion.
« La présidence de la République a augmenté le nombre de son personnel à charge de l’état de 455 à 1018 ; le bureau de l’assemblée nationale rémunère 2.756 membres de cabinet, hormis les 500 députés ; la primature paie 606 personnels politiques dans le cabinet du premier ministre », révèle ce communiqué.
On prend les mêmes et on recommence ?
Le changement de régime n’a pas changé grand-chose à la mauvaise gestion des finances publiques, regrette l’ODEP qui épingle l’indiscipline budgétaire, la contagion dans les dépassements des crédits autorisés par le parlement qui est devenue une culture de gestion de la respublica.
Il s’agit, de manière résumée rapporte ce document, des dépassements relevés sur les rubriques des dépenses du budget général, sur les budgets annexes et sur les comptes spéciaux.
« Il y a l’inadéquation entre la vision et la programmation, la budgétisation, l’exécution, le suivi-évaluation. L’exécution du budget n’a permis ni de créer des richesses ni de promouvoir une croissance économique pro-pauvre ni d’améliorer les conditions sociales de la population », lit-on dans ce communiqué.
D’après les statistiques du Ministère du budget, la présidence de la République, la primature et le Sénat engagent les dépenses sans disponibilité des crédits. Les dispositions de la loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques fixent deux notions majeures de gouvernance budgétaire : celle d’autorisation d’engagement et des crédits de paiement.
Ainsi, « les autorisations d’engagement constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées. Les crédits de paiement constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l’année. Ils sont inscrits dans des programmes attribués aux ministères et Institutions ».
Cette gestion hors norme a pour conséquences, souligne l’ODEP, la privatisation des secteurs sociaux des crédits budgétaires nécessaires pour couvrir les dépenses urgentes de la population et l’absence d’investissement.
Dominique Malala
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