Des dizaines de mouvements citoyens et associatifs de la ville de Kisangani ont été dans la rue, ce vendredi 04 novembre 2022, pour dénoncer l’agression étrangère sur fond de l’avancée des terroristes du M23, dans plusieurs localités et agglomérations du territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Arborant des drapeaux du pays et calicots en mains, des jeunes membres des différentes structures de la société civile ont, dès le point de départ à l’espace des martyrs jusqu’au gouvernorat de la Tshopo, entonné des chants hostiles aux rebelles du mouvement du 23 mars – M23 – accusés d’être soutenus par le Rwanda. Dans la rue, ils ont cependant réaffirmé leurs soutiens aux FARDC.
« Nous, jeunes des mouvements citoyens et associatifs de Kisangani sommes foncièrement consternés par l’avancée des rebelles du M23 soutenus en hommes et en logistique par le Rwanda pour déstabiliser notre pays et poursuivre l’exploitation cynique et sanguinaire de nos ressources naturelles. Nous soutenons nos FARDC en cette période cruciale », a déclaré un manifestant tout en déplorant la chute de Bunagana et d’autres axes principaux sur la RN2, Goma – Rutshuru.
Si tôt arrivés au Gouvernorat, les manifestants ont été reçu par les autorités provinciales. Un mémorandum adressé au président de la République Démocratique du Congo a été réceptionné par l’autorité provinciale qui a assuré la rapide transmission dudit document à qui de droit.
Dans celui-ci, ces mouvements citoyens demandent notamment le chef de l’État Félix Tshisekedi de quitter la communauté de l’Afrique de l’Est, qui selon eux, est principalement composée des pays agresseurs. Il appellent tout de même Tshisekedi de déclarer la Guerre contre le Rwanda et d’assurer la bonne prise en charge des militaires au front.
Eu égard à ce qui précède, Nous, jeunes des mouvements citoyens et associatifs de Kisangani nous vous demandons :
- De déclarer solennellement la guerre au Rwanda conformément à la Constitution car le moyen diplomatique n’a fait qu’empirer la crise sécuritaire plutôt que la résorber.
- D’améliorer la prise en charge de nos FARDC et spécialement ceux qui sont sur la première ligne de front.
- De refuser systématiquement toute forme de négociation avec les rebelles du M23 qui doivent être vaincus militairement et chasser de notre territoire.
- De lancer un programme spécial de recrutement et de formation militaire afin de permettre aux jeunes de renforcer les effectifs des FARDC et combattre l’ennemi.
- De quitter la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est composée principalement des Etats agresseurs qui alimentent la crise sécuritaire dans l’Est de notre pays afin de poursuivre l’exploitation de nos richesses.
Notons que depuis plus de 140 jours, la cité stratégico-frontalière de Bunagana est sous contrôle des rebelles. Ces ennemis de la République servent de bras séculier au Président Kagame, selon le gouvernement et la société civile, pour la matérialisation des velléités expansionnistes du Rwanda. Les M23 ont réussi, malgré les affrontements avec les vaillants FARDC à conquérir Kiwanja-Rumangabo-Karambi-Kitagoma-Kako-Kalengera-Rubare dans le territoire de Rutshuru.
Jeudi, Félix Tshisekedi a, dans un discours à la nation, appelé les congolais à une mobilisation tous azimuts contre l’agression rwandaise camouflée dans les M23 qui font loi dans une bonne partie de l’Est du pays.
Serge SINDANI
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