Agression dans l’Est : Le Rwanda utilise « les FDLR comme prétexte » pour piller les ressources naturelles de la RDC

Les tensions montent d’un cran, de nouveau, entre Kinshasa et Kigali, en couteaux tirés depuis la menace sécuritaire qui pèse dans l’Est de la République Démocratique du Congo, sous agression étrangère à travers les terroristes du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda. Cette crise de confiance vient de s’amplifier, ce jeudi 27 octobre 2022, devant le conseil de sécurité des Nations-Unies.

Réagissant aux propos du représentant Rwandais qui a affirmé que la présence des FDLR en RDC crée l’insécurité au Rwanda, l’ambassadeur Georges Nzongola-Ntalaja, représentant de la RDC à l’ONU a, sans ambages, affirmé que Kigali utilise les FDLR comme prétexte pour notamment piller les ressources naturelles de la RDC.

« Le Rwanda avait reçu l’onction du Président Joseph Kabila pour entrer en RDC et régler le problème des FDLR. Et là encore, ils ne l’ont pas fait. Le Rwanda utilise les FDLR comme prétexte pour entrer dans le pays et piller les ressources naturelles, comme cela est du reste documenté par plusieurs rapports, y compris du gouvernement américain », a-t-il évoqué, devant les pays membres de l’ONU.

D’après toujours lui, parlant d’autres groupes armés qui écument l’Est du pays, le processus de Nairobi va être pleinement relancé pour la prise en charge de la donne « groupe armé ». « Tous ces groupes armés nationaux doivent déposer les armes et rejoindre le processus PDDDR-CS. Quand aux groupes armés étrangers, en plus de déposer les armes, Georges Nzongola-Ntalaja a rappelé qu’ils doivent retourner dans leurs pays.

Dans la même foulée, Georges Nzongola-Ntalaja a rappelé que M. James Kabarebe, ancien officier rwandais, avait en charge la sécurité de toute la RDC quand le Président Laurent-Désiré Kabila avait pris le pouvoir, et qu’il avait donc le loisir de se débarrasser des FDLR à cette époque.

M. Nzongola-Ntalaja a ensuite rappelé que le Rwanda est un des pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. À l’en croire, pour lui, cette situation inacceptable d’agression qui sape les efforts de renforcement de la confiance et la dynamique positive qui commençait à s’installer dans la région des Grands-Lacs. « ça doit s’arrêter », a-t-il soutenu.

Par ailleurs, le représentant de la RDC a appelé le Conseil à demander au Rwanda et « son M23 » de quitter sans délai cette partie Est du territoire congolais. Quant aux groupes armés, a-t-il dit, la RDC poursuit ses efforts à titre individuel et aussi en conjugaison avec tous ses partenaires pour réduire le niveau de menace.

« À ce titre, le processus de Nairobi va être pleinement relancé pour la prise en charge de la donne groupe armé ». Le message du Président Felix-Antoine Tsisekedi Tshilombo est très clair à ce sujet: tous ces groupes armés nationaux doivent déposer les armes et rejoindre le processus PDDDR-CS. Quant aux groupes armés étrangers, en plus de déposer les armes, ils doivent retourner dans leur pays », a-t-il ensuite signifié.

Du 22 au 24 septembre 2022, la cinquième Réunion des chefs des services de sécurité et de renseignement de la région des Grands Lacs s’est tenue à Kampala, celle-ci a décidé de déployer à Goma/RDC, à partir du 5 novembre 2022, des membres de la cellule opérationnelle du Groupe de contact et de coordination, lequel aura la charge de l’élaboration et du suivi des mesures non militaires en complément aux opérations militaires en cours.

D’après Kinshasa, la cellule opérationnelle va aussi accompagner les efforts ciblant les groupes armés étrangers et leur rapatriement dans leur pays d’origine. Selon le délégué, pour la réussite de ce volet non militaire, il est crucial que l’Envoyé spécial et le Conseil de sécurité participent encore plus proactivement aux côtés de la RDC dans les efforts de plaidoyer pour un financement conséquent de ce programme qui va contribuer à changer la donne dans la région des Grands Lacs.

Ce jeudi, au conseil de sécurité de l’ONU, le représentant a rappelé que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba prohibe la déstabilisation d’un pays membre de la région. Pendant ce temps, la guerre entre les FARDC et les M23 déchire l’Est de la RDC.

Serge SINDANI

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