

La coalition des organisations de la société civile du Haut-Uele et Ituri pour la gouvernance des ressources naturelles révèle que l’or est la cause principale de massacres dans la province de l’Ituri.
Sur ce, ce phénomène ne fait pas profiter l’or en Ituri et aussi l’exploitation illégale de ces minerais contribue largement à financer les activités de ces groupes armés en complicité avec certaines personnalités politiques, militaire et administrative, ont-ils précisé.
Ces organisations de la société civile ont, dans la foulée, révélé que la grande zone de concentration des groupes armés autours des mines se trouve dans les concessions de SOKIMO, principalement les concessions 39 et 40 situées en province de l’Ituri et cet activisme a tendance à évoluer dans la concession 38 en province du Haut-Uélé.
Des attaque de conquête des zones aurifères
Dans ce sens, ces organisations ont indiqué que Plusieurs rapports, notamment des groupes d’experts des Nations Unies sur la RDC ont démontré des liens directs entre l’exploitation aurifère et l’activisme des groupes armés en Ituri.
À les en croire, des attaques répétitives locales se sont vite transformées en attaque de conquête des zones aurifères.
« Chaque groupe armé voudrait s’assurer du contrôle d’un ou de plusieurs mines d’or dans lesquels ils tirent un revenu presque régulier afin de se maintenir militairement, de dissuader par leur capacité de nuisance et de tenir le coût de la vie. Bref, c’est pour leur autosuffisance économique et leur ravitaillement », ont-elles écrit dans leur rapport consulté par POLITICO.CD.
À titre d’exemple, ils ont pris les récentes attaques du mois de mai 2022 du site minier « Camp Blanquette » situé à 7 km de Mongbwalu centre où les groupes armés en se disputant le contrôle de ce site, ont massacré plus d’une cinquantaine des personnes et les récentes attaques en date du 11 août 2022 contre les sujets chinois dans le groupement de Wazabo dans la chefferie de Banyali Kilo ou deux chinois ont perdu la vie et d’autres blaisé et kidnappé.
Du côté du Territoire de Mambasa, poursuivent-ils, les Maï-Maï ne cessent de perpétrer des attaques contre les populations orpailleuses au sein des carrières minières et dans la Réserve de faune à Okapi (RFO). « Un observateur averti constatera qu’il s’agit des groupes armés qui ont leurs bastions autours des carrés miniers qui sont les plus meurtriers et leur capacité de nuisance reste avéré », ont-elles noté.
Plan de paix se basant plus sur les sources de financement des groupes armés
A tout état de cause, « ceci prouve en suffisance que les relations entre les Mines et les groupes armés sont très étroites et ne sont plus à démontrer car leur vie en dépend sur tous les plans », ont déclaré ces organisations.
Ils estiment, à cet effet, qu’il y a donc nécessité pour les détenteurs du pouvoir public de penser à élaborer un plan de paix provincial capable de prendre en compte beaucoup d’aspects par rapport aux sources de financement des groupes armés, en l’occurrence les carrières minières.
« Sachant que les cinq Territoires de l’Ituri sont riches en minerais, l’exploitation de ces ressources demeure un secteur de convoitise non seulement des groupes armés locaux et étrangers, mais aussi certains éléments incontrôlés des FARDC et PNC », ont-elles déploré.
Cette coalition pensent que les groupes armés, quoi qu’ils se disent défenseurs des droits de certaines communautés, sont certainement dans une dynamique de compétition de contrôle des territoriales. Or, le contrôle d’un territoire veut aussi dire le contrôle des ressources naturelles qui s’y
trouvent. Ce qui pourrait conduire à affirmer que le conflit en Ituri est aussi identitaire qu’économique, et que les objectifs des différentes attaques des groupes armés sur les FARDC seraient de se procurer des armes en feu pour que d’un côté s’assurer de la main mise sur les ressources et de l’autre côté, assurer sa suprématie pour faire face aux menaces pouvant provenir des communautés supposées adverses.
Ainsi, « lorsque les FARDC se décident de maintenir une forte pression sur eux au nom de l’état de siège, le self-défense a pour conséquence d’exacerber les violences en Ituri. Cependant, il faut aussi ajouter que l’état de siège a imposé une autre dimension au conflit en modifiant les revenus sur lesquels les groupes armés comptaient, ce qui les a amenés à être plus virulents et nocifs à l’égard des populations et contraindre ainsi le gouvernement à répondre à leur
cahier des charges », ont-elles fait remarquer.
De ce qui précède, cette coalition regrette que ces groupes armés parviennent à s’approvisionner en armes et minutions au point de défier le dispositif sécuritaire
gouvernemental, malgré la présence des services habilités à contrôler la circulation des armes à feu au niveau local, national, régional et international.
Il est également anormal et impensable que les groupes armés continuent à massacrer, à violer, à voler, à piller et à jeter sur le chemin de l’exode les paisibles populations, violant ainsi les Droits de l’Homme et le Droit International Humanitaire, conclu cette coalition dans ce rapport.
Dominique Malala
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